Digital Hospital Newsletter #1_FR - Automne 2007
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Digital Hospital News est une publication électronique trimestrielle dédiée à l'état de l'art dans les technologies de l'information en milieu hospitalier. C'est un service fourni par Leader Health aux directeurs d'hôpitaux, aux spécialistes de l'information et aux professionnels de santé. Chaque numéro présente un exemple tiré du monde réel. Aimeriez-vous que votre établissement fasse l'objet d'une de ces "études de cas" ? Contactez notre éditeur, Denise Silber, membre du réseau Leader Health et fondatrice de Basil Strategies.
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Le London Health Sciences Centre (LHSC) est un hôpital de soins aigus de haute réputation et l'un des plus grands établissements d'enseignement du Canada. Le LHSC a un partenariat universitaire avec l'université du Western Ontario et est également le siège de l'hôpital d'enfants du Western Ontario. En complément des équipements numériques existants, le LHSC est en train d'édifier une tour de "smart rooms" à terminaux intégrés, de telle sorte que le patient puisse contrôler lui-même son environnement et soit moins dépendant du personnel pour les tâches simples, ce qui contribue à lui donner plus d'autonomie et à accélérer son rétablissement. Le LHSC est connu dans l'ensemble du pays pour offrir un ensemble complet de programmes dédiés à la santé des femmes. Des installations modernes sont en construction, de telle façon que tous ces programmes soient intégrés en un campus voisin des services de pédiatrie. Le LHSC est également réputé pour sa chirurgie robotisée, pour sa cardiologie, ses disciplines neurologiques, ses transplantations multiples d'organes, ses services de réanimation, de traumatologie, de médecine du sport, sa recherche. Créé en 1995 à la suite d'une fusion entre l'Hôpital universitaire et le Victoria Hospital (dont l'histoire remonte au milieu du XIXe siècle), le LHSC (800 lits) soigne couramment plus d'un million de patients par an. Son personnel de 7600 personnes comprend plus de 500 médecins et 2600 infirmières. |
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Denise Silber (Digital Hospital News) : Tony, quand vous êtes devenu CEO du LHSC en 1992, le contexte était vraiment difficile. Dites-nous ce que vous avez trouvé et comment vous avez procédé. Tony Dagnone (London Health Sciences Center) : Oui, le LHSC n'était pas équipé pour répondre aux besoins d'aujourd'hui. Nous étions à court de personnel et surchargés de paperasse. Nous n'avions pas évolué sur les questions de sécurité des patients telles que les protocoles standardisés, les prescriptions informatisées. L'occasion s'est présentée en 1995, quand nous avons eu à fusionner trois hôpitaux. Nous devions nous débarrasser des systèmes d'information dont nous avions hérité. Ainsi nous avons commencé à regarder ce qui était disponible comme logiciels. Il a fallu 10 ans pour aboutir à un changement visible. Aujourd'hui, notre système sert 7000 utilisateurs par jour. DS : Quelles ont été, dans le domaine des techniques d'information, vos décisions et vos réussites principales ? TD : Nous avons cherché à voir ce qui pouvait être informatisé, et dans quel ordre. Nous avons commencé par l'inscription des patients. Puis est venue l'informatisation des laboratoires. Ensuite le système des prescriptions pharmaceutiques et la radiologie "sans film". Le LHSC a réuni huit hôpitaux de la région, chacun pouvant lire les images des autres. Nous avons pris garde à ce que la confidentialité des patients soit sauvegardée. Tout accès au fichier d'un patient par un professionnel de santé est totalement traçable. Permettez-moi de souligner l'importance de la gestion des changements. Le point clé pour mettre en place un projet majeur dans les techniques d'information est de choisir le bon moment. Dans notre cas, le bon moment signifiait que les membres de l'organisation avaient compris qu'il était temps d'abandonner le système existant. Et nous leur avons expliqué dès le début la durée du projet, de telle sorte que les gens puissent travailler ensemble sur le long terme et afin de leur éviter la frustration d'avoir raté des dates limites. Trop promettre est un énorme problème en matière de technologie d'information en santé. DS : Qu'en est-il de ces développements sous l'angle des coûts ? TD : Comme toute institution nous devons travailler à l'intérieur d'un budget. Nous sommes financés à 80 % par le gouvernement de l'Ontario et à 20 % par nos propres moyens, qu'il s'agisse de fonds collectés ou de services que nous "vendons", tels que la cafétéria, le parking... DS : Qu'y a-t-il à l'horizon ? TD : Le LHSC expérimente l'emploi de PDA et de portables, étant donné que jusqu'à présent nos postes de travail sont des machines de bureau. Nous envisageons aussi un système par codes barres au lieu des RFID pour s'assurer que la bonne procédure ou le bon traitement sont appliqués au bon patient. Nous sommes en train de construire une tour prête au numérique, formée de "smart rooms", un projet très stimulant dont la réalisation, je le savais depuis le début, se poursuivra au-delà de ma présence dans l'hôpital. Il faut penser sur le long terme. Le public canadien demande à ses hôpitaux d'être évolutifs, sinon agressifs, en matière de technologies d'information. Les produits ont plus de maturité que quand j'ai commencé. C'est un temps très excitant pour commencer et pour arriver ! |
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Denise Silber (Digital Hospital News) : Le cabinet d'architecture G + G travaille avec le LHSC depuis 10 ans pour le convertir en un "hôpital numérique", ce qui va bien au-delà d'un système de dossiers médicaux informatisés. Pouvez-vous nous en dire plus ? Dipesh Patel (G+G) : L'épine dorsale d'un hôpital numérique est évidemment le dossier médical informatisé mais il y a bien d'autres composantes : imagerie diagnostique numérisée, blocs opératoires hybrides, "smart rooms" pour les hospitalisés, soins modulaires pour les patients externes, centres de santé, états d'inventaire numérisés et contrôle du gaspillage...
En tant que designers numériques, nous apportons une approche pluridisciplinaire combinant la connaissance de l'architecture physique et les technologies de l'information émergentes. DS : Qu'y a-t-il à l'horizon pour G+G ? DP : Bien sûr, nos activités se poursuivront toujours au Canada car les hôpitaux sont des projets pour la vie entière, mais nous sommes aussi en train d'étendre notre activité en Europe. Je dirais que nous envisageons actuellement nos prochains "partenaires pour la vie" dans d'autres pays. La technologie change toujours plus vite que nous ne sommes capables de la mettre en oeuvre. Ainsi, quand nous nous retrouvons avec un nouveau client hospitalier, nous savons que nous allons évoluer ensemble pendant des années, et c'est un grand engagement mutuel. C'est ce que nous aimons dans ce travail de conception hospitalière, pour ne rien dire du fait que nous contribuons à rendre possible une meilleure qualité des soins. |
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Denise Silber : “Leader Health”, le nom de votre société, est aussi celui du service qu'elle fournit. Pouvez-vous préciser ? Pascal Detemmerman (Leader Health) : Oui, créer un nom n'est jamais facile et Leader Health résume ceci : nous sommes dans le secteur de santé et nous travaillons avec les dirigeants hospitaliers. DS : Comment Leader Health contribue-t-il à rassembler tout le monde ? PD : Ce sont les gens qui sont notre atout. Leader Health, réseau unique de 40 leaders nationaux et internationaux, représente ce qu'il y a de meilleur parmi les dirigeants hospitaliers et les spécialistes de l'information. ![]() |
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Les dimensions multiples d'un hôpital numérique : Disparition du papier, réseau global, conception basée sur les preuves, planification stratégique • Organisation sans papierUn hôpital numérique est pratiquement sans papier en ceci que les informations (commandes, rendez-vous, prescriptions, biologie, imagerie, observations, résumés de sortie, données administratives et financières...) concernant un patient sont transmises électroniquement. De plus l'absence de papier rend possible l'amélioration des soins grâce à de nouvelles approches concernant la structure et la portée géographique. • Design numériqueBloc opératoire hybride : combinaison d'un bloc opératoire traditionnel avec une imagerie numérique et sans film. Les chirurgiens voient les images en temps réel et sont ainsi en mesure d'effectuer des interventions mini-invasives. "Smart rooms" : des chambres informatisées, y compris l'accès au dossier médical informatisé, à des terminaux commandés par le patient, avec un espace permettant l'accès aux unités mobiles d'imagerie au lit du malade. • D'un hôpital à un réseau électronique globalSi un hôpital numérique emploie l'électronique pour travailler avec ses fournisseurs et ses payeurs, il a la capacité, sinon la responsabilité, de se connecter à des professionnels de santé extérieurs, où qu'ils se trouvent, à l'échelon local, national, voire mondial. Cela ne dépend pas seulement de la stratégie hospitalière mais des circonstances particulières du patient, dans un monde où la mobilité individuelle s'accroît. • Conception basée sur les preuvesQuel est le rôle des installations physiques dans le développement d'un hôpital numérique ? La conception basée sur des preuves est maintenant, en elle-même, une discipline. Les architectes hospitaliers impliqués dans "la conception basée sur des preuves" utilisent les technologies les plus récentes et les philosophies de la guérison pour créer un environnement qui soit le meilleur possible pour les patients. Ce sont des projets à long terme. Pour en savoir davantage sur la conception basée sur les preuves : www.healthdesign.org. À travers la recherche, la formation, l'incitation et l'assistance technique, The Center for Health Design apporte son soutien dans le monde entier aux professionnels de la conception hospitalière. • Planification stratégique« Passer au numérique requiert l'implémentation d'un plan stratégique bien formulé distinguant la gouvernance, la formation, la communication, la planification, l'entraînement et les autres décisions qui doivent être prises, aussi bien que le moment et l'enchaînement de ces divers éléments. » R. Thomas. |
© Digital Hospital Newsletter - 2007 - a Service of Leader Health. Editor : Denise Silber |
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