Le cas intéressant du Centre Hospitalier privé à but non lucratif Virginia Mason aux États-Unis est rapporté ce jour dans le Wall Street Journal (abonnement). Virginia Mason bénéficie des meilleures notes de qualité clinique aux États-Unis. Depuis plusieurs années, l'hôpital, dont les médecins sont salariés, a fait des efforts supplémentaires d'amélioration de son efficience, et paradoxalement se trouve pénalisé sur le plan financier, ce qui souligne le fait que le système américain récompense la quantité, non la qualité.
1) Chaque IRM évitée lui coûte $450 de revenu en moins. 2) Le fait d'avoir les meilleurs cardiologues "rapporte" $650 de moins par cas, car ce sont les complications qui rapportent le plus. 3) Dans le service orthopédique, la standardisation des processus fait que chaque cas est désormais déficitaire. 4) Pour les migraines, le moindre nombre de crises (rémunératrices) est une plaie... L'hôpital a donc dû solliciter ses payeurs (les assureurs publics et privés) afin de négocier une amélioration du remboursement des actes les plus simples... Mais l'affaire est loin d'être résolue.
Commentaire de Silber's Blog : en effet, dans le système américain, les assureurs payent un établissement hospitalier selon son activité. La complication post-chirurgicale rapporte des revenus à l'hôpital ; de même les examens inutiles... Si le système n'assure pas la rémunération des activités sur la base de leur qualité, il encourage l'erreur et l'inefficacité... Cela veut dire que, dans les systèmes basés sur une rémunération de l'activité, il faut d'abord introduire la mesure de la qualité puis l'affichage des résultats rapidement.
Hmmmm.
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