(Source Le Monde du 18.06.08) Cinq
mille dossiers informatiques ouverts aujourd'hui, trente mille prévus à la
rentrée de septembre : en région Picardie, le dossier médical personnel (DMP)
est déjà une réalité. Rebaptisé Dossier santé Picardie (DSP), ce projet est à
la pointe des expérimentations actuellement menées en France pour tester la
viabilité du DMP. Ici, on ne s'embarrasse pas des atermoiements qui ont marqué
le pilotage du projet national. Le DSP, qui regroupe les données de santé d'un
patient sur un site sécurisé, est d'abord conçu comme un outil de partage de
l'information entre médecins.
Que
signifie ce 14ème projet régional vis-à-vis du DMP en général ?
Existe-t-il un risque de fragmentation de la démarche ? Le coût du projet
est il généralisable ? Autant de questions que nous vous invitons à
partager avec nous.
Libérer
les potentiels !
Développer des projets Régionaux part d’une logique tout
à fait classique et en général efficace face à un projet qui subit des « ralentissements »
comme notre DMP.
Cela permet à tous les potentiels de s’exprimer. En effet,
pourquoi en France, quelque part en province, un groupe de médecins, d’ingénieurs,
de professionnels ne pourraient-ils pas avoir la solution au DMP ? L’industrie,
notamment informatique, s’est toujours nourrie de contributions d’individus, qui
sont devenues ensuite des normes de facto. Pour ceux qui se souviennent de l’histoire
d’Internet et de TCP-IP, il n’y a pas plus belle illustration : toutes les
normes Internationales de réseau (OSI) furent abandonnées, et la pratique
issue d’une université dite TCP-IP (ne respectant au passage aucun schéma OSI ;>)
est aujourd’hui le support de 80% des échanges de données dans le monde.
Par contre, pourquoi limiter les expérimentations à la France ?
Chaque pays européen mène son propre DMP avec ses propres échecs et son propre
budget. N’il y aurait t’il pas des synergies à trouver ? Partant du
principe que le patient est au cœur du dossier pourquoi n’il y aurait-il pas de
projets issus de la société civile ?
Quid
de l’interopérabilité ?
Exercer un pilote dans un écosystème de taille gérable –comme
une région- est une manière pragmatique de tester une solution. Mais cela nous
amène à craindre un phénomène : la fragmentation.
En effet, nous ne voyons aucune norme d’interopérabilité
définie et partagée parmi les 14 projets régionaux sous le chapeau du DMP. Chaque
projet régional, aussi brillant soit il, ne porte pas en lui les mécanismes de
base dans son architecture pour un jour collaborer au niveau national. En clair,
le dossier n'est QUE régional limitant
le bénéfice santé aux seuls résidents sédentaires de cette région...
En système d’informations, ce qui n’est pas prévu au
début n’est que très difficilement gérable par la suite…Nous le voyons, par
exemple, avec le projet national DMP et l’accès urgence (dit « bris de
glace ») qui n’est tout simplement pas réaliste avec l’architecture telle
que définie (cf Congrès Urgences 2008, réunion DMP).
Parlons
argent…
Le coût du dossier Picardie est de 2.5 Millions d’Euro
pour 30 000 dossiers. Si nos calculs sont justes, cela représente 83 Euro par
dossier ! Sans compter les coûts de formation du personnel... Est ce là une
piste sérieuse de dépenser 83 Euro par dossier ? Il faudrait donc 5 Milliards
d'Euro pour couvrir chaque français...
Alors ces projets Régionaux, chance pour le DMP ou phénomène
politico-régionaliste coûteux ?
Hervé SERVY.
Il serait intéressant de comparer les 83 € par Dossier avec les coûts de revient des autres DMP, comme celui du GCS EMOSIST en Franche-Comté par exemple.
En plus, les 83 €/DMP sont à un instant t, il faudrait voir à la fin car des millions sont injectés dans ces projets sans forcément un nombre de DMP qui suit...
A une époque, certains avancaient le chiffre d'un euro par tête, ce qui me semblait alors totalement irréaliste !
Rédigé par : Sof | 15/01/2009 à 12:16
Je me lance dans le DMP picardie..
Passons sur la sécuristaion paranoïaque..
Passons sur l'interface discutable..
Que d'inchérences ne respectant même pas les recos:
Pas de possibilité de modifier l'adresse et l'état civil des patients..sans téléphoner a Santéos
Pas de moyen de mettre en avant les traitements à risque
Pas de moyen de gerer la chronologie des dossiers: un document important est placé sytématiquement en date du jour (quelle que soit sa date de création..
C'est globalement très inconfortable et peu en phase avec la consultation de tous les jours
Espérons l'amélioration...mais j'ai des doutes..
Rédigé par : P Silvestre | 09/09/2008 à 12:58
ce qui est épatant avec tous ces DMP c'est que l'on a l'impression qu'une armée d'informaticien bidouille dans son coin un logiciel ... c'est navrant... la vraie idée comme celle de google c'est une application serveur avec une base de donnée._
et re ._
l'interface web est la solution ...et a partir du moment ou on aura compris que pour le remplir c'est tres facilement "faisable" depuis n'importe quel appareil "parlant" SQL .
Rédigé par : jean-marc | 28/06/2008 à 23:22