Comment faire pour que la télémédecine (ou, par exemple, la télécardiologie) puisse intégrer la médecine et que les deux n'avancent plus sur des voies parallèles mais ensemble? Dans la suite de la rédaction du Livre Blanc de la Télécardiologie, l'étude de Heidbuchel et coll en Belgique nous a particulièrement intéressés car il démontre l'une des failles majeures de la consultation face-face: la programmation du rendez-vous.
Dans 78% des rendez-vous programmés: aucune donnée pertinente n'a émergé.
A l'inverse, dans 80,6% des visites non-programmées, des données pertinentes ont émergé.
Référence: Europace 2008 10(3):351-357; doi:10.1093/europace/eun010. Société Européenne de Cardiologie.
Les auteurs évoquent, sans citer notre ouvrage, l'un des axes centraux du Livre blanc de la télécardiologie: le poids des visites de suivi par le porteur de défibrillateur cardiaque, sur les cliniques de cardiologie interventionnelle, qui incite à trouver d'autres solutions. Mais, Silber's Blog pense que ce n'est pas la principale raison pour s'intéresser à la télécardiologie, voire à la télémédecine. C'est surtout son efficacité relative, voire l'inefficacite de nombre de consultations programmées chez le porteur de défibrillateur cardiaque.
Heidbuchel et coll ont eu l'idée tout à fait intéressante d'analyser des données de 1739 visites effectuées par 169 patients randomisés et suivis pendant entre 2 mois et 10,4 ans par un centre hospitalo-universitaire.
Les auteurs ont défini: 1) visite non-programmée 2) les causes de la visite non-programmée 3) une information utile 4) la possibilité pour un système de monitorage à distance d'identifier le problème 5) les actions prises.
La proportion de données utiles était inversées entre visite programmée et non-programmée.
20% de données utiles en visite programmée
80% de données utiles en visite non-programmée
Parmi les données utiles, 85% des données utiles en visite non-programmée concernaient les arythmies et les appareils; la reprogrammation était requise 33% v 4% en programmé; hospitalisation plus fréquente en non-programmée: 18 v 2%.
Le suivi à distance excluerait les dysfonctionnements du dispositif ou des problèmes d'arythie dans 82% des cas.
L'évaluation clinique pourrait diagnostiquer un problème clinique majeur en l'absence d'anomalie du dispositif dans 10% des cas.
Au total: le monitoring des dispositifs cardiaques pourraient diagnostiquer 99,5% des arythmies ou problèmes de dispositif s'ils sont combinés avec le suivi par le cardiologue ou médeicn traitant et éliminant ainsi les visites programmées inutiles.
Commentaires