Si la France veut figurer parmi les premiers pays dans le domaine de la télésanté, il faudra rattraper le retard dans les domaines qui se prêtent à un développement à grande échelle -- Ce ne sont donc pas forcément les domaines de la plus forte valeur technologique. Prenons l'exemple de la consultation en ligne pour les actes médicaux que je vais qualifier de "non-sensibles." Voyons ce qui se passe ailleurs.
Il y a eu aux Etats-Unis, un changement radical dans le comportement médecin-patient sur Internet dans les 5 dernières années. 39% de médecins déclarent maintenant avoir communiqué avec certains patients par Internet. Il s'agit pour la majorité des sujets les plus simples : la transmission de résultats de laboratoires, la prise de rendez-vous, le renouvellement d'une ordonnance. De plus en plus d'assureurs remboursement ce type de consultation à un taux inférieur à celui des visites au cabinet aux Etats-Unis et néanmoins presqu' équivalent à la consultation au cabinet en France (oublions la valse de l'euro-dollar).
Mais, la consultation en ligne pour de vrais sujets médicaux non-urgents commencent à s'introduire : sinusite, symptômes grippaux, toux, infections urinaires, mal du dos, trouble du sommeil, monitoring de la glycémie, suivi d'enfants médiqués pour des troubles de l'attention.--
Certains assureurs proposent aux patients de remplir des questionnaires (comme celui de la NHS) suivis de réponse dans les 24 heures par le médecin.
Les assureurs craignaient que les médecins américains ne revendiquent une consultation pour un email rapidement traité...Ce n'est apparemment pas le cas.
Donc, de plus en plus de problèmes sont traités par email -- eh oui-- pour une fraction (1/5e) du coût de la consultation présencielle.
Dans un pays où on lit quotidiennement de la pénurie de médecins, ne faut-il également tenter cette voie ?
Allez-y ! Je vous entends déjà...Comment ? Deshumanisation ! Erreur médicale, etc etc.
Qui nous dit que la rencontre de 5 minutes après un trajet d'une heure, suivi d'une attente d'une heure, avec un médecin qui n'a plus le temps de se former, voire de déstresser, soit si humain ?
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