La Télémédecine en France, on peut à peine prendre connaissance de ce qui est dit, s'écrit, se filme, tellement on en parle depuis l'arrivée du décret d'application de la loi HPST. Est-ce pour autant que la bataille est en passe d'être gagnée ?
Quelle est la vraie bataille ? N'est-elle pas de faire de la France "le Norvège" de la télémédecine ?" C'est à dire, lorsque tous les experts internationaux penseront que tel programme de télémédecine a de fortes chances de réussir, car d'origine française. Et c'est là qu'existera le cycle vertueux de valeur pour le patient, de développement économique et scientifique, et tant d'autres.
Ou la bataille consiste-t-elle de guetter la deshumanisation à tous coins de l'ordinateur ?
Des individus talentueux, ce n'est pas cela qui manque en France. Mais, cela ne suffit point.
La bataille de la télémédecine ne pourra être gagnée qu'avec une volonté d'acier, un tissu public-privé solide (grâce aux institutions, aux professions et usagers, au grand emprunt, aux investisseurs, aux managers, ...).
Alors, attention à l'attitude très humaine qui consiste à mettre en avant LA limite d'une innovation avant d'en exposer les mérites...car cela ralentit considérablement l'adoption. C'est certain, et c'est ainsi que la France a pris 7 bonnes années de retard dès 1994, dans l'adoption de l'internet...San Francisco n'a toujours pas perdu l'avance TIC qu'il a prise dès l'ouverture du Web, même si le pourcentage a baissé.
Et il y a fort à perdre dans la perte de la bataille de la télémédecine : une amélioration du service rendu, de nouveaux métiers, une industrie, un socle d'innovation technologique pour la Santé et au delà.
Alors, lorsqu'on doit parler de la télémédecine, commencer par évoquer le spectre de la deshumanisation, ou de l'utilisation systématique de la télémédecine pour initier et maintenir la relation médecin-patient, c'est méconnaître les divers usages de la télémédecine.
Expliquons à qui veut les différents cas de figure de la télémédecine : les deux grandes catégories : synchrone et asynchrone, la transmission d'images, la consultation à distance avec ou sans médecin de proximité, l'assistance robotique, la téléchirurgie (y compris dans la même salle d'ops), le télémonitoring, ...
N'oublions pas que la télémédecine a été adoptée dans les systèmes de santé où le budget dépend de la prise en charge globale des patients, et non pas de la rémunération de chaque acte...(relisons le cas des Veterans) Ne laissons pas manipuler l'opinion publique ...
Quelle est l'innovation médicale ou scientifique qui marche dans tous les cas, sans limites, sans inconvénients ? Un médicament ? un dispositif implantable ? Une technique chirurgicale ? -- et au delà de la santé, aucune invention ne passerait l'examen de la perfection...Du stéthoscope, invention française, on disait à l'époque qu'il diminuait les capacités de diagnostic du médecin.
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