en English
Basil Strategies : conférences, formations, études, services web
ma photo

« avril 2011 | Accueil | juillet 2011 »

La France du numérique : peut faire mieux, doit faire mieux, va faire mieux ?

Dans cette période pré-Bac, nous nous intéressons à l'élève France en matière de performance numérique.  Il s'avère que la France est un élève à haut potentiel avec beaucoup d'atouts, mais aussi des handicaps qui font qu'elle tombe de la cinquième économie mondiale, à la neuvième place en nombre d'internautes (tableau à gauche dessous) à la vingtième place dans le classement des compétences numériques (tableau à droite), réalisé par The Economist et IBM.

Capture d’écran 2011-05-25 à 23.16.37 Capture d’écran 2011-05-25 à 22.56.37

 

 

 

 

 

 

 

 

La réunion du eG8 à Paris a été aussi l'occasion pour l'Institut Montaigne de publier une note consacrée à la situation de la France dans le domaine du numérique et comment ce rang pourrait s'améliorer. La note relève à juste titre que la France ne manque pas de cerveaux pour créer des activités numériques...le seul hic est que ces cerveaux n'arrivent pas très souvent à créer de grandes entreprises numériques en France et partent pour certains aux Etats-Unis où les conditions de l'entrepreneuriat, de l'embauche, et de l'écosystème du numérique sont plus favorables.

Je confirme effectivement que si la Silicon Valley est souvent citée, on peut aussi évoquer de nombreuses autres régions américaines, sans oublier pour autant Londres et Dublin qui commencent à attirer les sièges européens des géants américains, tel Google, Twitter,.... En tous cas, la fréquence du succès d'un DailyMotion ou d'un Netvibes, entreprises françaises qui réussissent à grande échelle dans le numérique est trop rare.

Est-ce que  l'amélioration de la position de la France dans le numérique peut venir d'incitations de l'Etat ? L'Etat peut contribuer, par exemple, moyennant des actions comme celle du Grand Emprunt ou l'octroi de plus d'ordinateurs dans les écoles, mais cela ne suffit pas. Les Nouvelles Technologies n'ont pas seulement besoin de matheux. Elles ont besoin d'une culture d'innovation, de flexibilité et de soutien à part entière de l'internet.

Lorsque 17 ans après l'introduction du web, on assène haut et fort en France, par exemple dans le secteur de la Santé, les mêmes critiques que lors des premiers jours : "les nouvelles technologies sont deshumanisantes," "il faudrait une information officielle dans la santé," "l'internet fait perdre du temps au médecin, lors de la consultation,"...cela ne fait pas avancer la position de la France. Quand en plus, on recommande de renforcer le rôle des institutions publiques dans les nouvelles technologies, on n'augmente ni l'agilité de l'initiative, ni la qualité pour l'internaute de santé, à en juger du faible trafic sur les sites officiels actuels.

Quant à la télémédecine, où là aussi, il ne manque pas de pionniers français, (citons le travail du Professeur Lareng, ou plus récemment, celui de Jacques Marescaux). Mais l'organisation du système de santé ne favorise pas encore le développement de la télémédecine — car télémédecine sans dossier patient informatisé préalable est problématique. Et le dossier patient informatisé n'est même pas chose courante chez les médecins en cabinet individuel aux États-Unis dans l'état le plus avancé, la Californie, comme ce tableau l'indique. Pourquoi ? Le fait d'être en cabinet individuel rend la chose difficileCalifornia EHR.  Seuls les systèmes intégrés où l'ensemble des médecins sont équipés par un même organisateur bénéficient d'une informatisation à large échelle. Nous en avons largement parlé dans ce blog. Nous l'avons vu en 2010 lors de la conférence Santé 2.0, avec l'exemple du Danemark, précédemment avec les Veterans, et en 2011, à la conférence Doctors 2.0 & Vous, nous le reverrons avec le représentant d'un système de soins israelien, Clalit, où l'e-santé, les communautés de patients en ligne, la télémédecine sont toutes opérationnelles.

L'objectif du congrès Doctors 2.0 & Vous est stratégique. Nous avons voulu amener en France des personnalités du monde de l'e-santé d'une douzaine de pays, afin de relancer le débat sur le rôle du médecin dans la diffusion des nouvelles technologies pour le mieux-être du patient...car nous avons beau dire que le patient est au centre, si le "pilote" médecin n'est pas présent  à un moment donné, la mise en oeuvre est compromise.

Je terminerai ce billet avec la question du jour. Quelle sera la part du iPad et des applications mobiles dans la Santé en France, au niveau du système de soins ? Il existe déjà près de huit mille applications santé dont 30% environ pour les professionnels. L'innovation passe maintenant par là.  La France prendra-t-elle le virage assez vite ?  

Start-up Santé 2.0 de communautés de patients en ligne innovant soutenue par NHS #health20fr

Si l'intérêt des communautés de patients en ligne est désormais admis, les communautés ne sont pas identiques. La majorité de communautés en ligne en France sont proches du bon vieux forum dans leur conception. PatientsLikeMe* aux Etats-Unis avait été le premier à réussir à apporter une réelle valeur ajoutée en dépassant les échanges rendus possibles par un forum. En France, il existe depuis peu  Carenity un site accueillant diverses communautés  et ayant une vocation internationale à terme. Buzz e-Santé parle ici du lancement. Mais, l'offre en Europe s'étoffe régulièrement. Le 12 Mai, 2011 une société anglaise au nom de "Health Unlocked" a lancé une communauté en ligne permettant aux patients d'enregistrer leurs résultats et, fait nouveau, de faciliter le partage des données avec ses médecins. Capture d’écran 2011-05-18 à 01.26.51 Ce lancement a été annoncé par le Ministre de Santé britannique, Lansley, compte tenu de l'implication de la NHS dans le travail de Health Unlocked.

Le tracker permet aux patients de participer aux "prom" patient reported outcome measures  dont les travaux de PatientsLikeMe ont été précurseurs. Encore récemment, PatientsLikeMe a pu confirmer le non-intérêt du lithium dans le traitement de l'Alzheimer. Dans ce cas, le tracker de HealthUnlocked  va permettre aux patients ayant été opéré de la colonne vertébrale de suivre leurs résultats. Health Unlocked bénéficie de plusieurs communautés, mais toutes ne font pas encore du tracking.

* PatientsLikeMe en quelques mots : Fondée il y a sept ans par une équipe ayant des attaches au MIT, PatientsLikeMe a intégré un logiciel de dessin graphique qui a réellement apporté un plus aux patients et aux "data-miners". Désormais, les occurrences de la vie quotidienne pouvaient être enregistrées, suivies, comparées à celles des autres patients. Silber's Blog avait réalisé cette petite séquence vidéo explicative.  Au départ, PatientsLikeMe était limité à certaines maladies. Depuis 2011, les patients peuvent ajouter des conditions au fur et à mesure... Aujourd'hui PatientsLikeMe compte environ 100 000 patients et 500 conditions, ce qui peut paraître beaucoup. Mais tout est relatif :  100 000 sur plus de 300 millions d'Américains.

"Dollars for Docs", base de données américaine des honoraires de médecins rémunérés par des firmes

Si les médias sociaux avancent autant, c'est entre autres, parce que la transparence est une valeur en hausse.  Le Telegramme, journal du Massachusetts a publié le 15 mai 2011 un article  ayant trait à la transparence des relations financières entre les médecins et les firmes, et qui génère du buzz dans cet Etat. Le Telegram fait état d'informations trouvées sur le site en ligne ProPublica,Capture d’écran 2011-05-16 à 00.34.54

 concernant un médecin dans le Massachusetts, rémunéré jusqu'à $225 000 en un an, pour l'animation de réunions de confrères en indiquant que quatre autres ont reçu $50 000 chacun. Ces pratiques précédemment inconnues avec ce degré de précision, sont fortement critiquées par le journal. Qu'est-ce que ProPublica?

Lire la suite " "Dollars for Docs", base de données américaine des honoraires de médecins rémunérés par des firmes" »

Nouveau rapport Pew Foundation : "santé sociale" #health20fr

Capture d’écran 2011-05-13 à 02.02.03 Les études internet de la Pew Foundation sont supervisées par Susannah Fox dont la réputation n'est plus à faire.  Voici le lien à la toute dernière.

Pour le lecteur pressé, il suffit de regarder le tableau ci-contre. (cliquer pour l'élargir)

Vous pourrez vous rassurer sur l'état de vos connaissances. Les internautes américains sont toujours environ 80% à consulter internet concernant la santé et seulement 3% à connaître quelqu'un qui aurait été lésé par internet.

Fait surprenant, seulement 25% des internautes déclarent rechercher une vidéo médicale. On peut même dire que le recours aux médias sociaux, au sujet de leur santé, est un fait rare...Il va falloir creuser !

Digestive Disease Week 2011: que pouvons nous en apprendre par rapport aux médias sociaux?

Félicitons l'AGA pour sa stratégie de médias sociaux pro-active, qui participe à la diffusion des connaissances médicales au delà de la population des gastro-entérologues participants au congrès annuel du mois de mai. Voici une résumé de ce que vous trouverez sur le web. C'est le type de projet, la stratégie en médias sociaux d'un organisme scientifique, qu'il est passionnant de mettre en oeuvre.

                    L'essentiel de DDW11

YouTube channel au nom de DDWmeeting : L'AGA a enregistré en vidéo les présentateurs des 32 posters ainsi que des médecins présentant des highlights  telle que la personne ci-dessus.

David Sack, un gastro-enterologue à Digestive Disease Week 2011, s'est enregistré afin de participer au concours pour gagner un Flipcam (100 à 200$).

Facebook: voici la page  DDW.    FB est un autre véhicule pour présenter l'histoire du congrès et être là où est le public.  

Twitter:  1700 tweets (qui compte au juste?) racontent l'histoire de Digestive Disease Week 2011. Lisez le transcript:

Téléchargement  #ddw11 - Healthcare Twitter Transcript »

Donc, si vous n'avez pu aller à DDW11, vous ne pouvez pas tout faire en ligne, bien entendu. Mais vous pouvez trouver en libre accès une bonne part du contenu américain. Un rapide examen du site des journées francophones révèle une approche différente. Peu de choses peuvent être lues sans être membre. Pas de médias sociaux.

Etre organisateur de congrès maintenant pousse à se déterminer par rapport à ses questions de fond.

 

Basil Strategies
eHealth Partners

Facebook
Nous adhérons aux principes de la charte HONcode.
Vérifiez ici.