La sécurité des données médicales informatisées est prise très au sérieux en France, mais aucun système n'échappe à l'erreur voire à la faiblesse humaine -- du papier non fermé à clé, à l'ordinateur oublié dans un train, aux conversations ouvertes de professionnels dans un ascenseur d'hôpital, à une volontaine malsaine de se pencher sur les données médicales d'autrui. Le terme qui convient est le "privacy" ou "data breach", cf brèche de confidentialité. Un système sécurisé peut détecter des incidents atypiques et les signaler. Encore mieux, il peut identifier celui qui est indûment passé par là.
Néanmoins, lors d'une conférence à New York cette semaine, des experts de la cybersécurité ont affirmé que le vol de l'identité médicale existe et est même l'un des plus lucratifs. Contrairement à une carte de crédit, il n'est pas possible d'annuler son identité médicale !
Sur le marché noir américain, voici les prix que commandent les différentes formes d'identité aux Etats-Unis: un dossier santé numérique : $50, numéro de Sécurité sociale : $3, carte de crédit $1,50. -- une échelle de valeur qui serait différente en France où le vol serait plutôt l'effraction d'un dossier d'une personne connue, par curiosité malplacée.
Et dans l'Alberta au Canada cette semaine, des anecdotes, je dirais de commerage, ont été rapportés en bonne place dans le journal d'Edmonton en ligne. L'article fait état de deux cas où des professionnels de santé ont inspecté des dossiers médicaux électroniques à but personnel. Dans un cas, un médecin a voulu connaître les données médicales de l'ex-mari de sa compagne ; dans l'autre une pharmacienne a affiché sur Facebook les données médicales de certaines rivales de sa congrégation religieuse.
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