La France en congés (ou presque) un 1er mai -- le muguet, le discours des candidats, l'apparition du soleil (eh oui !). Nous étions dans notre petit monde presque dominical et vlan, la Californie se réveille 9 heures après nous. Les numéros 1 et 2 de Facebook, Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg, annoncent que FB s'attaque à la pénurie d'organes, en créant la possibilité d'ajouter à son timeline le "status" de donateur d'organe, pour les résidents des Etats-Unis et au Royaume Uni. Idée d'un grand intérêt ou simple action de relations publiques avant l'introduction en Bourse ?
Cette idée du status "organ donor" a été soufflée par la petite amie de Mark, étudiante en médecine puis discutée entre créateurs de "start-ups ;-)" avec Steve Jobs, dont la vie avait été prolongée grâce à un don d'organe. Puis, en quelques heures depuis l'annonce, on trouve trente-neuf mille occurrences sur Google de la nouvelle, rien qu'en anglais. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Trop tôt pour le dire.
Premièrement, les 158 millions d'Américains inscrits ne représentent plus que 17% des abonnés de Facebook. Et la loi concernant les dons d'organes varie de pays en pays. Donc pour l'introduction dans les 180+ autres nations, il y aura du boulot. En suite, le status sur Facebook ne suffit pas même aux Etats-Unis. Il faut s'inscrire dans le registre de son état. (Facebook reliera l'abonné au registre de son état, mais il sera obligé de remplir les informations demandées).
Aux Etats-Unis, il est effectivement nécessaire d'expliciter son consentement. En Angleterre, même si le patient a donné son feu vert de son vivant, la famille peut refuser le don. En France, le consentement est présumé. Yvanie Caillé, présidente de Renaloo, association des maladies rénales, dialyse, transplantation en sait quelque chose. Elle nous rappelle que la loi française "prévoit que chacun d'entre nous est donneur potentiel sauf s'il s'y est opposé de son vivant", alors que la loi américaine requiert l'inscription positive.
Pour conclure sur une note positive, relevons que cette annonce par Facebook génère un énorme buzz qui est en soi bénéfique pour la cause du don d'organes, même si dans le détail pratique, Facebook n'apporte pas LA solution.
Don de rein de son vivant (dons croisés y compris) : Facebook va (à mon avis) changer la donne ... Don d'organes vitaux dit "post-mortem" : Facebook ne va rien changer du tout, surtout en France où le consentement présumé au don de nos organes vitaux au moment de notre décès est inscrit dans la loi ...
La France rechignait à booster l'activité de la transplantation rénale à partir de donneurs vivants ... Facebook signe peut-être un "New Deal" ...
Rédigé par : Cath Coste | 13/05/2012 à 09:48
Bonjour
Je ne vois pas bien l'utilité d'un statut FB : imaginons un patient en état de mort cérébrale, sans savoir quelle était sa volonté au sujet du don d'organe, les soignants iront vérifier sur facebook son statut ?
Je n'y crois pas beaucoup.
Je ne suis pas sûr que la générosité et l'humanisme soient les premières motivations de Facebook. Plutôt une volonté de redorer leur image après les polémiques sur la confidentialité des données personnelles et leurs rapports avec la publicité.
Cela va soulever des problèmes légaux dans des cas particuliers et malheureusement pas changer la pénurie de donneurs.
Rédigé par : Thoracotomie | 02/05/2012 à 01:11