Pharmacies en ligne : y aurait-il une vraie difficulté pour protéger l'internaute ?
Je fais partie de ceux et celles qui pensent que les contraintes imposées aux créateurs de pharmacie en ligne en France sont excessives et de nature à assurer que, par manque d'offre nationale, les consommateurs français continueront d'acheter en ligne à l'étranger, ce qui rend encore plus difficile de les protéger. Et pourtant....éliminer les fausses pharmacies semble très difficile.
Les contraintes auxquelles je réfère sont indiquées dans le Journal Officiel du 20 juin, 2013. En voici 10...
- Une pharmacie en ligne d'origine française doit appartenir à une pharmacie réelle.
- Création de la pharmacie en ligne doit être autorisée par l'agence régionale de santé
- Un nombre suffisant de pharmaciens adjoints au regard du chiffre d'affaires doit être prévu (alors que l'un des avantages de la pharmacie en ligne est de bénéficier de coûts moindres )
- Il faut garantir l'indépendance professionnelle du pharmacien : lire "interdiction des chaînes de pharmacies en France"
- Le médicament est envoyé par l'officine de pharmacie, sous la responsabilité du pharmacien mentionné
- Non-sollicitation de la clientèle par la pharmacie : lire "pas de publicité"
- La recherche de référencement dans des moteurs de recherche ou des comparateurs de prix contre rémunération est interdite
- Le site internet de vente en ligne de médicaments comporte un onglet spécifique à la vente de médicaments pour une distinction claire par rapport aux éventuels autres produits vendus par le pharmacien
- Les forums de discussion sont interdits
- Il est recommandé à la pharmacie d'élaborer un manuel qualité décrivant les moyens et procédures nécessaires pour le respect des bonnes pratiques de dispensation par voie électronique et de le mettre à disposition de l'agence régionale de santé.
Sachant qu'en plus, la liste de médicaments susceptibles d'être vendus en ligne est réservée à ceux sans ordonnance, la volonté d'aller de l'avant après cette lecture doit être très forte pour perséverer.
Et pourtant, les pratiques illégales de la pharmacie en ligne semblent significatives, au vu des résultats de l'opération Pangea VI conduite par Interpol dans 99 pays dans le monde fin juin 2013. La parution au Journal Officiel en France de l'arrêté est tombée en même temps que cette grande attaque récemment menée par Interpol...
- 1300 pharmacies en ligne anglaises ont été fermées par les autorités britanniques
- Le site de la douane française rapporte que 114 sites illégaux de mise en ligne de médicaments dont 29 rattachés à la France font l'objet de procédures judiciaires. 85 sites hébergés à l'étranger ont été communiqués aux pays concernés pour enquête.
Et par ailleurs, une étude américaine parue en janvier 2013 relève que seulement 257 pharmacies américaines sur 10275 examinées étaient légitimes, soit 2,5%. Ce n'est pas un chiffre français, mais vous, chers lecteurs internautes, quel est votre avis ?
Avez-vous déjà acheté un médicament en ligne ?
Que deviendra la vente en ligne de produits que l'on n'ose pas demander à son pharmacien, si c'est toujours le même pharmacien, par internet... ?
Et les e-pharmacies belges ou suisses, les fréquentez-vous ?
D'accord avec vous sur l'excès des contraintes imposées aux pharmacies en ligne. Nous avions interrogé directement les leaders actuels de ce jeune marché afin d'avoir leur opinion dans cette enquête : http://www.mutuelle-zen.com/lavenir-de-la-pharmacie-en-ligne-enquete/
Et il en ressort que la rentabilité sera très difficile à obtenir pour les pharmacies qui voudront se lancer sur le net : http://www.slate.fr/tribune/75239/arrete-pharmacie-ligne
Mais peut-être que les tribunaux vont assouplir ces règles : c'est le pari de plusieurs acteurs qui déposent des recours actuellement.
Rédigé par : MutuelleZen | 16/07/2013 à 16:13